A nos enfants morts au Champ d' Honneur

 

Le 28 juin 1914, l’archiduc François Ferdinand, l’héritier de l’empire d’Autriche, est assassiné à Sarajevo par Gabriel Princip un jeune bosniaque. Cette étincelle va déclencher une série de déclarations de guerre entre différents pays. L Autriche déclare la guerre à la Serbie le 28 Juillet puis l' Allemagne à la Russie le 1er août  et à la France le 3 août . L’invasion de la Belgique par l’Allemagne entraîne l’Angleterre à déclarer la guerre à l’Allemagne le 4 août et l’Autriche Hongrie à la Russie le 6 août.

Tout est en place pour une tragédie qui va durer quatre ans et qui va faire 8 700 00 morts  dont 1 390 000 et 740 000 mutilés sur les 8 500 000 Français mobilisés . Il faut ajouter les 600 000 veuves, les 700 000 d’orphelins et  6,4 millions d’hommes mobilisés pour qui le retour à la vie normale fut bien plus dur que prévu. Ces mobilisés constituent en 1918 60 % de la population masculine adulte et 90 % de la génération des 20/50 ans…

 

 En 1914, le plan allemand, appelé plan Schlieffen , prévoit d’écraser la France .Sur le front occidental, la guerre de position succède à la guerre de mouvement : les troupes face à face s’enterrent dans des tranchées, séparées d’un espace d’un ou deux kilomètres, sur lequel se livrent tous les engagements. L’armement s’adapte, avec les gaz asphyxiants ; de part et d’autre, on s’observe avec des ballons et des avions qui finissent par bombarder les tranchées et par se battre dans les airs. La tranchée, ce sont des kilomètres de ruelles si étroites que les bords du sac, le bidon et  les manches s'y frottent et cognent. La terre, la pluie, on trouve de la boue partout, dans ses poches, dans son mouchoir, dans ses habits, dans ce que l’on mange. Les Etats-Unis entrent en guerre contre l’Allemagne en avril 1917.L’Allemagne signe l’armistice à Rethondes le 11 novembre 1918.

Le 02 Août 1914, les cloches de l'église de Lacajunte ont sonné le tocsin pour annoncer aux villageois la mobilisation générale . Pour dix d'entre eux, leurs familles et leurs proches, le cours de la vie allait bientôt changer, inexorablement.....

Dans cette rubrique nous allons essayer de rendre hommage aux "Enfants de Lacajunte morts au Champ d' Honneur"  lors des guerres 1914- 1918 et de  1939-1945.

Notre souhait est de retrouver les traces de nos soldats durant ces guerres. Pour cela nous utilisons  Internet. 

 

 

Le Monument aux morts ( cliquer ici)

 

Sur les Monuments aux Morts, sont gravés les noms de tous les individus déclarés "Mort pour la France" et domiciliés dans la commune au moment des faits.

  "Il semble juste que l'état civil enregistre, à l'honneur du nom de celui qui a donné sa vie pour le pays, un titre clair et impérissable à la gratitude et au respect de tous les Français." C'est en ces termes que furent présentées les dispositions de la loi du 02 juillet 1915 modifiée par la loi du 28 février 1922, qui institue la mention "Mort pour la France". Les conditions d'attribution de cette mention sont définies avec précision. Son attribution n'est automatique que dans le cas de combattants "tués à l'ennemi". Dans tous les autres cas, il appartient aux familles d'en solliciter l'attribution. Les militaires décédés par suicide, maladie ou accident non imputables au service, ou bien au cours d'un détachement en usine, sont exclus. Quant aux non-combattants, les textes s'appliquent aux otages, prisonniers de guerre décédés en territoire ennemi ou neutre et aux personnes dont la mort est la conséquence directe d'actes de violence de l'ennemi. Enfin, la date de décès doit se situer entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919, date de cessation officielle des hostilités. Ce sont des tribunaux civils qui rendront les jugements concernant les reconnaissances de « Mort pour la France ».

Sur le monument aux morts de Lacajunte, érigé sans doute au début des années 20, leurs noms sont gravés à jamais:            

       - Boueilh Jean -Baptiste

      -  Duprat Hyppolyte

      - Prat Henri- Daugreilh Louis

      - Baillet Jean-Baptiste

      - Dangladette François- Prat Henri

      - Claverie Donat

      - Labat Emile  

       - Bréthes Alexandre

      - Daugreilh Louis

      - Labastugue Pierre

Pour 1939-1945:

      - Darbins Robert




Nom : BOUEILH Prénoms : Jean Baptiste Dit Jules
Conflit : 1914-1918
Grade, unité : Soldat - 126e R.I. - [Infanterie Métro] Régiment d'Infanterie
Complément : 2e Bon 6e Cie
Matricule, recrutement : 1534 - Mont-de-Marsan
Date de naissance : 01/07/1895
Commune de naissance : Lacajunte
Département ou pays : 40 - Landes
Date du décès : 25/09/1915
Commune du décès : Nauville-Saint-Vaast
Département ou pays : 62 - Pas-de-Calais
Lieu, complément :
Autres informations : Tué à l'ennemi - Fils de Jean et Catherine COUSTET - Domicilié à Lacajunte (40) où le décès a été transcrit le 20/07/1917.
Référence n° : bp05-1523873

 

Jean- Baptiste Boueilh a donc combattu et a été tué à Neuville Saint Vaast.

Il appartenait au 126ème RI , 2ème Bataillon, 6ème Compagnie. Il est mort en participant à la Bataille d'Artois. Peut-être  a-t-il été inhumé près de là. Nous sommes en train de faire des recherches comme pour ses autres camarades.

 

 

Nom : DUPRAT Prénoms : Hippolyte
Conflit : 1914-1918
Grade, unité : Soldat - 222e R.I. - [Infanterie Métro] Régiment d'Infanterie
Complément : 20è Cie
Matricule, recrutement : 574 - Mont-de-Marsan
Date de naissance : 24/11/1880
Commune de naissance : Lacajunte
Département ou pays : 40 - Landes
Date du décès : 08/09/1916
Commune du décès : Montmédy
Département ou pays : 55 - Meuse
Lieu, complément :
Autres informations : Prisonnier de guerre - Fils de Thomas et de Marguerite DUSSAU époux de Jeanne Berthe DUVIGNAU - Domicilié à Lacajunte (40) où le décès a été transcrit le 25/07/1921 suite au jugement du tribunal de Saint-Sever (40) en date du 08/07/1921.
Référence n° : bp05-1523879


 

Nom : PRAT Prénoms : Henri Pierre
Conflit : 1914-1918
Grade, unité : Soldat - 121e R.I. - [Infanterie Métro] Régiment d'Infanterie
Complément : 11è Cie
Matricule, recrutement : 1787 - Mont-de-marsan

Date de naissance : 28/07/1881
Commune de naissance : Lacajunte
Département ou pays : 40 - Landes
Date du décès : 04/09/1916
Commune du décès : Chaulnes
Département ou pays : 80 - Somme
Lieu, complément : Bois tirangulaire
Autres informations : Tué à l'ennemi - Fils de Jean et de Madeleine SALLE - Domicilié à Lacajunte (40) où le décès a été transcrit le 15/10/1916.
Référence n° : bp05-1523882

Nom : BAILLET Prénoms : Jean Baptiste
Conflit : 1914-1918
Grade, unité : Soldat - 418e R.I. - [Infanterie Métro] Régiment d'Infanterie
Complément : 9è Cie
Matricule, recrutement : 1251 - Mont-de-Marsan

Date de naissance : 24/10/1882
Commune de naissance : Castelnau-Tursan
Département ou pays : 40 - Landes
Date du décès : 21/03/1917
Commune du décès : Moulins
Département ou pays : 02 - Aisne
Lieu, complément :
Autres informations : Tué à l'ennemi - Croix de guerre - Fils de Raymond et de Marie LABAT - Domicilié à Lacajunte (40) où le décès a été transcrit le 10/06/1917.
Référence n° : bp05-1523872

Lieu d’ inhumation : 

Département :  Aisne
Commune :  SOUPIR
lieu :  Nécropole nationale "SOUPIR N°2"
Type de sépulture :  Tombe individuelle
Carré :  
Rang :  
N° :  368
Indice :  

 

 

Nom : DANGLADETTE Prénoms : François
Conflit : 1914-1918
Grade, unité : Soldat - 53e R.I. - [Infanterie Métro] Régiment d'Infanterie
Complément : 2è Cie
Matricule, recrutement : 570 - Mont-de-Marsan
Date de naissance : 11/04/1880
Commune de naissance : Lacajunte
Département ou pays : 40 - Landes
Date du décès : 17/10/1917
Commune du décès : Jouy
Département ou pays : 02 - Aisne
Lieu, complément :
Autres informations : Tué à l'ennemi - Fils de Bernard et de Jeanne PACHON - Décès transcrit à Lacajunte (40) le 25/01/1918.
Référence n° : bp05-1523876

Nom : CLAVERIE Prénoms : Donat
Conflit : 1914-1918
Grade, unité : Soldat - 218e R.I. - [Infanterie Métro] Régiment d'Infanterie
Complément :
Matricule, recrutement : 481 - Mont-de-Marsan
Date de naissance : 29/10/1884
Commune de naissance : Lacajunte
Département ou pays : 40 - Landes
Date du décès : 25/05/1916
Commune du décès : Douaumont
Département ou pays : 55 - Meuse
Lieu, complément :
Autres informations : Tué à l'ennemi - Fils de Lucien et de Suzanne LABARTHE - Domicilié à Lacajunte (40) où le décès a été transcrit le 20/08/1916.
Référence n° : bp05-1523875

 

Donat CLAVERIE doit faire partie des 300 000 hommes qui ont disparu au cours de la terrible bataille de Verdun. Il doit sûrement être inhumé à Douaumont.

 

 

Nom : LABAT Prénoms : Émile
Conflit : 1914-1918
Grade, unité : Soldat - 144e R.I. - [Infanterie Métro] Régiment d'Infanterie
Complément :
Matricule, recrutement : 1683 - Mont-de-Marsan
Date de naissance : 06/07/1892
Commune de naissance : Lacajunte
Département ou pays : 40 - Landes
Date du décès : 23/08/1914
Commune du décès : Lobbes
Département ou pays : 9131 - Belgique
Lieu, complément :
Autres informations : Tué à l'ennemi - Fils de Pierre et de Catherine DALLÈS - Domicilié à lacajunte (40) où le décès a été transcrit le 15/12/1920 suite au jugement du tribunal de Saint-Sever (40) en date du 26/11/1920.
Référence n° : bp05-1523881

Emile Labat a été tué à Lobbes ( Belgique) . Peut-être se trouve-t-il au cimetière du village.

Nom : BRÈTHES Prénoms : Pierre Alexandre
Conflit : 1914-1918
Grade, unité : Adjudant - 34e R.I. - [Infanterie Métro] Régiment d'Infanterie
Complément :
Matricule, recrutement : 1145 - Mont-de-Marsan
Date de naissance : 26/11/1884
Commune de naissance : Lacajunte
Département ou pays : 40 - Landes
Date du décès : 25/09/1914
Commune du décès : Beaurieux
Département ou pays : 02 - Aisne
Lieu, complément :
Autres informations : Prénom usuel "Alexandre" - Tué à l'ennemi - Fils naturel de Sidonie BRÈTHES - Domicilié à Lacajunte (40) où le décès a été transcrit le 09/06/1918 suite au jugement du tribunal de Saint-Sever (40) en date du 21/07/1917.
Référence n° : bp05-1523874

Alexandre Bréthes a succombé à Beaurieux dans l'Aisne, lors du combat du Moulin de Vauclére. Juste aprés que son régiment ait participé à la Bataille de la Marne.

 

 

 

Nom : DAUGREILH Prénoms : Louis
Conflit : 1914-1918
Grade, unité : Soldat - 212e R.I. - [Infanterie Métro] Régiment d'Infanterie
Complément :
Matricule, recrutement : 1691 - Mont-de-Marsan
Date de naissance : 01/09/1883
Commune de naissance : Garlède
Département ou pays : 64 - Pyrénées-Atlantiques
Date du décès : 18/09/1914
Commune du décès : Oulches
Département ou pays : 02 - Aisne
Lieu, complément :
Autres informations : Tué à l'ennemi - Fils d'Éloi et de Marie Virginie MORÈRE - Domicilié à Lacajunte (40) où le décès a été transcrit le 08/03/1919 suite au jugement du tribunal de Saint-Sever (40) en date du 26/01/1918 - Nota : sur fiche militaire de Mémoire des Hommes le patronyme DAUGREILH a été rectifié "DAUGREIL" l'affectation est le 12è R.I.

Célibataire. Il habitait au Cantonnier.

 

 


 

 


Nom : LABASTUGUE Prénoms : Pierre
Conflit : 1914-1918
Grade, unité : Soldat* - 5e R.C.C. - [Cavalerie Métro] Régiment de Chasseurs à Cheval
Complément :
Matricule, recrutement : 1073 - Mont-de-Marsan
Date de naissance : 10/04/1883
Commune de naissance : Mugron
Département ou pays : 40 - Landes
Date du décès : 27/09/1918
Commune du décès : Mamers
Département ou pays : 72 - Sarthe
Lieu, complément : Hôpital mixte
Autres informations : Décédé de maladie contractée au front (grippe et boncho-pneumonie) - Fils naturel de Marie LABASTUGUE - Domicilié à Peyre (40) où l'extrait du registre de décès a été transmis mais n'y figure pas au monument aux morts.
Référence n° : bp05-1523880

   

 

 

 

DARBINS René

Né le 14 Avril 1914.

Célibataire , il habitait à "Pélesté". Soldat au 21 iéme Régiment d' Infanterie Coloniale, il est "mort pour la France" à Saint-Germain sur Meuse (Meuse), le 18 Juin 1940. Son corps a été inhumé au cimetiére de Lacajunte.

 

 

 

LES TROIS RÉGIMENTS LANDAIS DANS L’ENFER DE VERDUN

234ÈME R.I., 141ÈME R.I.T., 34ÈME R.I.

FÉVRIER-SEPTEMBRE 1916

 

 

            Il y a cent ans, le 21 février, à 7h15, le Kronprinz déclenchait devant Verdun l'affrontement furieux qui devait devenir pour la France le symbole de la Grande Guerre. Cette bataille de dix mois ne se résume pas.

            Nous allons simplement évoquer, les souffrances de nos trois régiments d'infanterie, dans l’ordre de leur entrée dans la fournaise, 234e de réserve, 141e territorial et 34e d'active, alors même qu'au-dessus de leurs têtes un Landais, Jean Navarre, de TARTAS, la « sentinelle de Verdun » contribue glorieusement à donner à la France la maîtrise du ciel.

234e RÉGIMENT D’INFANTERIE DE RÉSERVE

            Au début du mois de février, le 234ème RI, après un an et demi en première ligne devant Nancy, vient d'être relevé et mis au repos dans un secteur calme, ce qui lui vaut d'entrer en premier dans la bataille.

            Le 28 février, le régiment reçoit l’ordre d’occuper le secteur BOIS-CHENU-CHATILLON-SOUS-LES-CÔTES, au pied des côtes de la Meuse. La situation est critique, les pertes quotidiennes mais le régiment reste en ligne  jusqu'au 9 juin, soit 110 jours sans relève.

            A peine treize jours plus tard, le 22 juin, reconstitué et renforcé d'un bataillon, le 234e est engagé au réduit d'Avocourt, toujours en première ligne, pour tenir coûte que coûte face aux assauts furieux des Allemands, repoussés à la grenade et au corps à corps ; il y reste 54 jours, jusqu'au 19 août ; il n'a pas reculé, mais à quel prix.

            Dix jours plus tard, le 29 août, le 234e remonte en ligne devant DOUAUMONT, toujours aux mains des Allemands et prend position à l'emplacement de « ce qui fut Fleury ». Sans abri constitué, souffrant de la soif et de la faim, le régiment repousse toutes les attaques puis monte à l'assaut et s'empare de l'ouvrage de Munich. Le 16 septembre il est en ligne à Vaux-Chapitre.

            Enfin, le 20 septembre, considérablement réduit par les pertes subies, exténué de fatigue, le régiment est enfin relevé et quitte le secteur de Verdun après sept mois de lutte et de souffrances,  dont 186 jours en première ligne.          

141ème RÉGIMENT D’INFANTERIE TERRITORIALE

            Les hommes de ce régiment indûment surnommés « les pépères » ont déjà payé un lourd tribut devant Notre-Dame de Lorette. Le 20 avril, le 141e est engagé sur la rive gauche de la Meuse dans le secteur de la côte 304, où le pilonnage d’artillerie est quotidien, les pertes aussi. Les attaques allemandes, d'une extrême violence, sont toutes repoussées, chaque fois au prix de lourdes pertes. Au soir du 20 mai, par exemple, 43 hommes manquent à l'appel, ils venaient de Arjuzanx, Benquet, Brassempouy, Brocas, Cachen (2), Callen, Campet, Cassen, Castelsarrazin, Eyres, Goos, Hinx, Laurède, Mant, Meilhan, Montgaillard, Ousse-Suzan, Parentis en Born, Peyre, Pouydesseaux (2), Renung, Rion des Landes, St-Cricq Chalosse (2), St-Geours, St-Jean de Lier,  St-Julien en Born, St-Gor, St-Martin d’Oney (2), Saint-Paul en Born, St-Sever, St-Yaguen, Toulouzette, Ygos, mais aussi de Celles (Deux-Sèvres), Lérignan (Hautes Pyrénées), Lignac (Indre), Montbazon (Indre et Loire), Marcay (Vienne) et Paris (Seine).

            Après un mois en ligne, le 141e est relevé ; ce régiment de « vieux » où les hommes ont souvent plus de quarante ans ne peut évidemment avoir de nouvelles recrues ; il est définitivement réduit à un bataillon.

34ème RÉGIMENT D’INFANTERIE

             Le 1er mai, le général Pétain est relevé et remplacé par le général Nivelle : dès lors on ne recule plus. Appartenant à une division d'élite, la 36e de Gascogne, le 34e est lancé contre le fort de DOUAUMONT, toujours aux mains des Allemands. En six jours, du 21 au 26 mai, le régiment landais perd 1420 hommes, soit environ 65 pour cent de ses officiers et 45 pour cent de ses hommes.

            La capitaine Monneret, commandant la 6e compagnie du IIe bataillon raconte la fin de la journée du 24 mai : « Exposés à tous les coups, mes hommes tombent les uns sur les autres. Ils meurent silencieusement. Je reçois une balle au bras droit. [...]Seuls me restent quelques hommes perdus dans les trous d’obus et qui n’ont plus de munitions. Il doit être midi. Les Allemands, pressentant que nous sommes à bout, s’élancent de tous côtés. Une mêlée atroce se produit. Rassemblant mes dernières forces, suivi d’un petit groupe, je tente de percer vers les lignes françaises. Nous roulons dans le fossé. Mon bras me refuse tout secours…j’ai perdu mes armes. Des mitrailleurs brandebourgeois se précipitent et nous font prisonniers.

                Nous pleurons de rage ! nous avions résisté plus de trente heures. »

           

            Dans cette bataille où les pertes se dénombrent en centaines de milliers, les deux mille hommes perdus par les trois régiments landais devant Verdun ne sont qu'une infime partie de l'effort de la France pour la défense de la ville martyre. Toutefois, à l'échelle de notre petit département rural, ce fut une épreuve dont le traumatisme a marqué plusieurs générations. Un siècle plus tard, ces quelques minutes pour le souvenir sont un juste hommage rendu à tant de sacrifices.